Continuum aux Bains-douches
L’installation de l'exposition Continuum se structure à partir d'une grille qui, de par la peinture murale, poursuit sur les murs le motif du quadrillage dessiné par les dalles du plafond. Les œuvres des deux artistes sont installées en vis-à-vis, de part et d'autre du lieu. Elles sont pensées pour se faire écho et se proposent d'ouvrir et de superposer des espaces afin d'en flouer les frontières et ouvrir vers des continuums encore inconnus ….
Continuum //
Installation des travaux de Romain Ruiz-Pacouret
Continuum //
Installation des travaux de Rébecca Konforti
Sur la partie droite de l'exposition, Rébecca Konforti utilise le quadrillage comme trame sur laquelle accrocher la Carte non-exhaustive du pays d'eau qui fut utilisée pour la réalisation de la peinture à l'intérieur de l’œuvre Continuum, œuvre destiné à l'espace public sur l'esplanade des cheveux d'ange à Villemur-sur-Tarn.
Il s'agit ici de questionner l'ombre de l'eau, ou dit autrement, l'essence de l'eau dans le monde, et la place parfois intangible ou insoupçonnée qu'elle a dans nos vies et société. C'est sa part silencieuse.
Pour ce faire, Rébecca Konforti a conçu une carte mentale à différents pôles d'entrées. Elle permet une lecture succincte de la pensée de l'artiste sur le sujet. L'étendue de cette carte a ensuite été délimitée afin de créer un territoire à part entière. De cette manière, un espace mental devient un espace géographique pour pouvoir faire partie d'Umbrea Mundi (le monde de l'ombre), un monde parallèle créer par l'artiste et relaté dans l'une des histoires qu'elle a écrites.
De part et d'autre des murs latéraux, se trouvent des compositions qui traitent de la question de l'espace.
Intrication est une série de sept dessins et de gravures aux techniques mixtes où l'enchevêtrement et la superposition d'espaces questionne la manière dont différentes réalités peuvent cohabiter. C'est une manière de considérer le monde comme un gigantesque conglomérat d’espace de différentes natures qui seraient tantôt enchevêtrés, tantôt superposés, juxtaposés, etc. Cette série fait également office d’éventail des possibles, de prétexte au développement d'un paysage de création et au déploiement de l’imaginaire.
Tous les chemins mènent à la tour est une série potentiellement évolutive réalisée au papier carbone. Elle représente des archétypes d'espaces vides menant à une destination indéfinie. C'est une autre manière de travailler l'enchevêtrement des espaces, mais aussi leur représentation, car le médium en lui-même est un procédé d'impression manuel, couramment utilisé pour la copie de document. Le dessin présenté est en réalité l'image d'une image représentant des espaces dans des espaces.
Au centre de l'exposition, une vitrine présente les recherche sur Moires, un magazine envisagé par Rébecca Konforti comme support de présentation pour ces recherches théoriques. Le premier numéro, encore inachevé, est consacré à la peinture comme porte et comme passage.
Carte non-exhaustive du pays d’eau ||
Installation : Impression numérique sur dos bleu et peinture murale ||
385 x 535 cm || Vue de l’exposition Continuum, Bains-douches, Villemur-sur-Tarn ||
2019 ||
Pour lire la carte de plus près, cliquez sur l'image.
Carte non-exhaustive du pays d’eau ||
Impression numérique sur dos bleu ||
118 x 84 cm ||
2019 ||
Continuum Place des cheveux d'anges
Continuum est une œuvre réalisée en collaboration entre Rébecca Konforti et Romain Ruiz-Pacouret et a été conçu sur place et pour la ville de Villemur-sur-Tarn qui se remet encore tout juste de la fermeture d'un patrimoine industriel important. Elle se propose d'intégrer la mémoire d'un passé aussi fastueux que sinistré, pour se tourner vers l'avenir où la culture et l'art, feraient entre autres, office de richesses et de ressources inépuisables.
Entre sculpture et architecture, Continuum s'inspire de la structure de l'ancienne usine de pâtes et de biscuits Brusson. Posée sur une partie du site de l'usine maintenant réaménagé en jardin public, l’œuvre se présente comme une ossature de bois ajourée dans laquelle l'une des faces intérieures sert de support à une peinture.
Romain Ruiz-Pacouret a pensé la structure extérieure, ainsi que sont inclinaison, de manière à ce que chaque face présente une grille dont les ombres évoluent avec la lumière, en fonction des heures de la journée et de l'orientation du soleil, comme pour signifier le temps qui passe. En plus de l'architecture de l'usine, le dessin de la structure de bois s'inspire des grilles isométriques utilisé dans le dessin industriel ainsi que dans les dessins de « monde ouvert ». En fonction de la puissance lumineuse, la grille vient se projeter sur la peinture réalisée par Rébecca Konforti.
Cette dernière représente la carte d'un territoire vierge où tout reste encore à construire. Elle est la synthèse des recherches que Rébecca Konforti à mener sur la notion de l'eau qui, elle aussi a eu, et à toujours un impact sur la région, qu'il soit directement visible ou encore tapit dans les mémoires (inondation, transport de marchandises, invasions, superstitions, irrigation des cultures, etc.)
La deuxième partie de ce travail collaboratif se présente sous la forme d'une exposition implantée aux anciens bains-douches de la ville. On y trouve les réflexions liées à la structure et l'eau, mais aussi à des travaux des deux artistes traitant sur la question de l'espace.